• Hyeonseo Lee - La fille aux sept noms (2015)

    Hyeonseo Lee - La fille aux sept noms

    Alors qu'en plein mois de novembre je traînais comme à mon habitude à la Fnac de la Gare Part Dieu (la plus près de chez moi, et de la fac), j'ai vu ce livre, et tout de suite j'ai craqué. Un récit sur une transfuge, je ne pouvais que craquer. 

     

    Dans ce premier roman, mêlant à la fois l'autobiographique et le témoignage, Hyeonseo nous livre son histoire. Celle d'être transfuge, et à quel point il est compliqué de l'être. C'est une Nord-Coréenne qui a grandie dans la ville de Hyesan, qui fait beaucoup de commerce avec la Chine, de par sa proximité. Elle suit des études depuis son enfance, et vit avec l'idée que son pays est grand, puissant, et qu'au Sud les habitants sont morts de faim. Elle a la chance d'être dans un bon Songbun - classe sociale du pays, ce qui lui amène des privilège. Elle va aussi faire parti des jeunesses du pays, rappelant ainsi fortement la Stasi en Allemagne de l'Est qui fait rage dans tout le pays, adulte ou mineur.

    Mais viens alors un début de désillusion avec la passation de pouvoir, ainsi que la famine qui frappe le pays. 

    Un jour, à la veillée de ses 18 ans - les Nord-Coréen ont certains droits en tant que mineur, notamment le fait de ne pas avoir de casier judiciaire et d'être sous l'entière responsabilité des parents qui doivent régler la faute de leurs enfants - qu'elle décide d'aller en Chine, seule, pour voir de la famille et traverser une fois dans sa vie la frontière et voir comment la vie est en face de la rivière qui sépare sa maison de la Chine. Mais, rien ne se passe comme prévu, et elle se retrouve prise au piège, entre rentrer dans son pays, ou apprendre à connaître la liberté. Son choix lui sera fatal ...

     

     

    Impressions : Très beau roman, je ne lis que très peu d'autobiographie, mais celle-ci est prenante, bouleversante. L'auteur se rends compte que son statut privilégié dans son pays ne vaut rien en Chine ou en Corée du Sud, et voit tout un monde s'effondrer. Dès l'école primaire, les enfants se voient inculqués une éducation tournant autour du mythe du père fondateur, un peu à la Staline se voulant autrefois "Petit père des Peuples", sur fond de Stasi avec la surveillance de tous, prêt à rapporter les mauvais comportements pour acquérir un bon statut social. Comme le dit Hyeonseo, "quand on quitte la Corée du Nord, on ne quitte pas un pays mais plutôt une autre galaxie". Cette phrase résume vraiment ce qu'est à nos yeux d'Occidentaux cet état unique, vivant à des siècles en arrière du nôtre. 

    Il complète l'une de mes anciennes lectures "Nouilles froides à Pyongyang" de Jean-Luc Coatalem, qui à travers ses yeux d'auteur et de journaliste, nous partage le tourisme en Corée du Nord, fliqué à longueur de journée, avec pour repas le plus souvent des nouilles froides, à cause de la famine. C'est un roman témoignage très intéressant, que je conseille lui aussi.

    Bien évidemment, il est dur comme toujours, de résumer un livre faisant beaucoup de pages, et celui-ci en fait plus de 400, avec une carte explicative du voyage de Hyeonseo, ainsi que de sa famille pour la rejoindre.

    Pour conclure, j'ajoute à ma carte des nationalités étrangères la Corée du Nord.

     

    auteur Nord-Coréenne

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